Ça fait longtemps qu’on n’a pas eu un humoriste qui capte aussi bien l’humeur du monde.
Samuel Flynn résume en une seule phrase le feeling général que bien des Québécois ont avec le système de santé en ce moment : on a un peu l’impression d’être dans une game de rapid-fire où il faut expliquer toute sa vie en 12 secondes, sinon… “next”.
On a tous vécu ça. T’arrives devant un pro de la santé, tu commences à expliquer ton histoire et soudain : clic clic clic, ça tape au clavier, ça soupire, ça va vite.
Tu te demandes presque si tu dois sortir ton problème comme au comptoir d’un prêt-à-manger : « Bonjour, un mal de dos et deux anxiétés, svp. »
On dirait qu’il touche pile dans ce malaise qu’on traîne tous depuis un bout : on n’est plus trop certains de comprendre comment ça marche, notre système de santé. On navigue ça un peu comme un IKEA sans plan: on avance, on espère être dans la bonne allée et on prie pour trouver quelqu’un qui sait où est le fichu meuble.
C’est juste… vrai. Trop vrai.
On se dit : “Bon, je ne suis clairement pas seul à m’être senti comme un numéro.” On dirait que ça fait du bien de voir quelqu’un articuler ce qu’on n’arrive pas toujours à dire : que ça va vite, que ça manque parfois d’écoute, et que dans tout ça, on aimerait juste sentir qu’on est pris en charge pour vrai.
Flynn exagère, c’est sûr, mais il n’a pas besoin de pousser très fort pour que ça sonne familier.
