La scène semble tout droit sortie d’une comédie, mais elle est bien réelle : à Tenerife, en Espagne, des touristes britanniques ont été filmés… dormant sur des transats au bord de la piscine pour réserver les meilleures places au lever du jour. Oui, pendant que d’autres profitent d’un lit d’hôtel bien moelleux, certains choisissent plutôt un matelas de plastique au bord de l’eau.
Tout part d’un simple rituel de vacances : s’assurer un bon spot au soleil. Mais ici, le réflexe a été poussé à son extrême. Trois heures avant l’ouverture officielle de la piscine, les chaises longues étaient déjà occupées par ces vacanciers motivés — serviettes bien étalées, parfois même oreiller et couverture à la main. Un touriste amusé a filmé la scène, vite devenue virale, où l’on voit une poignée de campeurs improvisés prêts à tout pour s’assurer la meilleure vue.
Ce qui est encore plus ironique, c’est que l’hôtel en question affiche clairement une règle : les serviettes laissées sans surveillance peuvent être retirées par le personnel. Une règle qui, manifestement, ne fait pas le poids contre la détermination féroce de certains touristes britanniques. Si les serviettes sont tolérées, difficile d’imaginer comment on pourrait “confisquer” des personnes bien réelles installées sur les lieux.
Ce genre de scène n’est pas isolé. Depuis quelques années, les “guerres de transats” se multiplient dans les destinations touristiques très fréquentées : Majorque, les Canaries ou encore la côte sud de l’Espagne. Le transat n’est plus qu’un meuble de piscine, il est devenu un symbole de statut vacancier. L’emplacement stratégique — proche de la piscine, bien ensoleillé mais pas brûlant, et à distance raisonnable du bar — vaut manifestement quelques heures de sommeil en moins.
Mais cette bataille pour le transat révèle aussi une autre réalité : celle du tourisme de masse. Quand des centaines de personnes veulent toutes la même vingtaine de meilleures places, ça crée une compétition silencieuse… ou dans ce cas-ci, nocturne. Ce qui devait être un moment de détente devient presque une course d’endurance.
Et si cette histoire prête à sourire, elle dit aussi quelque chose de notre manière de voyager aujourd’hui : toujours vouloir maximiser, optimiser, être les premiers. Même en vacances. Dormir dehors pour un transat, c’est un peu l’absurdité moderne d’un monde où tout doit être réservé, gagné ou verrouillé d’avance.
Moralité : la meilleure place à la piscine n’est peut-être pas celle qu’on garde toute la nuit… mais celle qu’on apprécie sans se battre pour l’avoir.
