Ah, Radio Shack. Rien qu’à entendre le nom, on est déjà transporté dans une époque où « aller magasiner de la techno » voulait dire toucher, essayer, comparer, hésiter, et surtout rêver.
La publicité du début des années 90 en est le parfait souvenir. On y voyait un magasin rempli d’appareils qui représentaient le futur : un téléphone sans fil pour se promener dans la maison en parlant à grand-maman, un caméscope gros comme une brique pour filmer le camping, un walkman pour écouter son album préféré sans déranger personne, une calculatrice scientifique qui donnait l’impression qu’on pouvait devenir ingénieur… juste en appuyant sur le bouton « COS ».
Tout avait sa fonction.
Tout était un petit trésor.
Et chaque objet faisait dire : « Un jour, moi aussi… »
Aujourd’hui, le constat est presque comique : tout ce qui était dans cette pub tient maintenant dans un téléphone que l’on glisse dans nos poches sans y penser.
Caméra ? Check.
Musique ? Check.
Téléphone ? Check.
Bloc-notes, réveil, cartes routières, jeux, lampe de poche, dictionnaire ? Check-check-check-check-check.
C’est comme si toute l’allée des gadgets avait été compressée en un rectangle de verre et de métal.
Le futur avait l’air compliqué, mais il est finalement devenu… incroyablement simple.
Mais ce qui nous manque, dans cette époque Radio Shack, ce n’est pas tant les objets eux-mêmes.
C’est le rituel.
On entrait dans le magasin avec un but flou, mais une curiosité très nette.
On touchait les boutons.
On entendait les bips-bips.
On s’extasiait devant un clavier avec lumières intégrées.
On demandait conseils à un vendeur qui connaissait TOUT, même les fils RCA jaunes.
On n’était pas “connecté”.
On était en découverte.
Aujourd’hui, on a tout, tout de suite.
On télécharge.
On déverrouille.
On met à jour.
Et on passe à autre chose.
La pub de Radio Shack, elle nous rappelle que la technologie, avant d’être invisible, était tangible.
Elle avait un poids.
Une texture.
Une présence.
C’était le futur, oui — mais un futur qu’on pouvait tenir à deux mains.
Et quelque part, dans le fond d’un tiroir, il y a encore un vieux walkman avec des autocollants dessus.
Il ne fonctionne peut-être plus.
Mais il fait battre quelque chose qu’aucune mise à jour ne remplacera jamais.